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« Préparez-vous dès maintenant à la hausse attendue des taux d’intérêt »

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De plus en plus de voix s’élèvent pour que la Banque centrale européenne suive l’exemple des États-Unis et relève, dans un avenir proche, son taux de base. Il n’est pas exclu que nous assistions dans les années à venir à une succession de hausses des taux d’intérêt. Ce qui ne sera pas sans conséquences pour la vente ou l’achat de votre entreprise et pour le financement des reprises. « Il est crucial que les entreprises anticipent ce mouvement et sachent comment se préparer en vue d’une hausse des taux d’intérêt », affirme Wim Ost, Partner Debt & Equity Funding chez Moore Belgium.

Depuis la crise bancaire de 2008, nous traversons une ère de taux d’intérêt historiquement bas. « Depuis près de 15 ans, les entreprises n’ont quasiment pas été confrontées à des hausses de taux d’intérêt. L’heure est venue de passer au crible les chiffres et les accords. »

Wim Ost avance trois to do’s, des tâches essentielles à réaliser.

1. Examinez votre portefeuille de crédits et évaluez votre stratégie en matière de taux d’intérêt

« Ce conseil s’applique à votre portefeuille de crédits actuel ainsi qu’aux nouveaux dossiers d’investissement potentiels. Pratiquement toutes les entreprises ont des financements dans leur bilan, mais ces dernières années, elles ne se sont guère préoccupées des conditions réelles de crédit. Pourquoi l’auraient-elles fait, l’argent était très bon marché. Nous constatons cependant que les dossiers de reprise comportent encore souvent des taux d’intérêt variables. Compte tenu de l’augmentation prévue des taux d’intérêt, il serait franchement judicieux d’examiner dans quelle mesure l’entreprise est exposée à des taux d’intérêt variables. Quelle est l'ampleur du risque que vous courez ? Cela vaut-il la peine d’en couvrir une partie et de changer pour un taux fixe ? C’est le moment de cartographier votre portefeuille de crédits et de prendre des mesures si cela s’avère nécessaire. »

2. Vérifiez l’impact sur vos accords avec la banque

« Dans quasiment chaque dossier de financement d’acquisition, la banque impose des accords contractuels, les fameux covenants financiers. Parmi les éléments caractéristiques de ces covenants, on retrouve : des montants de référence pour le ratio d’endettement, la solvabilité, la rentabilité, le flux de trésorerie, le paiement de dividendes… Considérez qu’il s’agit d’un dashboard contractuel qui permet à la banque de surveiller et piloter le risque de manière dynamique. Bon nombre de ces covenants ont une composante liée aux intérêts. Par conséquent, si les taux d’intérêt augmentent, le risque est réel de voir se détériorer le résultat des ratios convenus. Il n’est donc pas impensable, par exemple dans le cas de financements d’acquisitions financées avec des taux d’intérêt variables, que des ratios encore autorisés aujourd’hui se retrouvent dans une zone qui n’est plus acceptable pour la banque en raison de la hausse des taux d’intérêt. Une violation de ces accords est susceptible d’entraîner des pénalités, des conditions plus strictes ou un taux d’intérêt punitif… autant de répercussions à éviter, cela va de soi. Il est temps de vérifier l’incidence d’une hausse des taux d’intérêt sur vos covenants financiers. »

3. Créez un cadre financier qui vous permette de poursuivre votre croissance de manière durable, même en période de hausse des taux d’intérêt

« Dans le financement de nouveaux projets stratégiques, comme des transactions d’acquisition, nous tentons toujours de créer un cadre financier dans lequel vous, en tant qu’entreprise, êtes à même de vous développer de manière sûre et durable. Ensemble, nous établissons un budget pour les années à venir, ensuite nous calculons les paramètres indispensables pour rendre la capacité d’endettement acceptable, même dans une conjoncture de hausse des taux d’intérêt. Plus que jamais, en matière d’acquisitions, vous devez veiller à élaborer une structure de financement équilibrée qui tienne parfaitement la route, même dans un climat de taux d’intérêt changeant. »