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Quelle est la valeur de votre entreprise?

Reprise d'entreprise
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Valorisation d’une entreprise
Concepts clés

Lorsque vous envisagez de vendre votre entreprise – souvent l’œuvre de toute une vie – se pose invariablement la question : quelle est la valeur de mon entreprise ? Il existe plusieurs méthodes de valorisation pour la déterminer, chacune ayant ses particularités. Suivez le guide.

Qu’est-ce que la valeur intrinsèque et qu’est-ce que la valeur de rendement ?

Les deux méthodes de valorisation les plus utilisées sont la détermination de la valeur intrinsèque et la détermination de la valeur de rendement. Examinons la différence entre les deux au travers d’un exemple très simple. Supposons que votre entreprise possède 100 grues, mais aucune d’entre elles n’est louée. La valeur intrinsèque de cette entreprise (ou l’actif net corrigé, ANC) est la valeur du patrimoine qu’elle a réussi à constituer dans le passé : la somme du patrimoine accumulé et des plus et moins-values cachées sur les actifs et les passifs. Dans ce cas, il peut y avoir des plus-values cachées sur les grues, les entrepôts éventuels et les immeubles de bureaux, étant donné que leur valeur marchande est supérieure à leur valeur comptable. Il faut également tenir compte de la latence fiscale : l’impôt différé sur la plus-value qui sera effectivement prélevé, par exemple, lors de la vente de ces actifs.

 

Anthony Hernaut, Director Dealmakers

« Il n’existe pas une valeur unique pour une entreprise. »

 

Une deuxième entreprise possède aussi 100 grues, mais celles-ci sont louées tous les jours. En d’autres termes, l’entrepreneur tire des bénéfices de ces grues. C’est la valeur de rendement avec comme méthode de calcul la plus courante, celle des flux de trésorerie actualisés, ou DCF (Discounted Cash Flow). La valeur de rendement prend pour base la rentabilité opérationnelle et ne considère que le rendement généré par les actifs de l’entreprise et non le type de financement de votre entreprise. On obtient ainsi la valeur de l’entreprise. Pour obtenir la valeur des fonds propres, nous devons soustraire de la valeur de l’entreprise la dette nette. On parle de situation d’endettement net lorsque votre dette productrice d’intérêt est supérieure à l’excédent de trésorerie (après un ajustement éventuel pour les besoins en fonds de roulement).

Quelle est la valeur de financement ?

La valeur de financement constitue un exercice pratique de la valeur de rendement (DCF). Si l’acheteur peut générer chaque année X euros du fait des activités de l’entreprise, il peut utiliser ces flux de trésorerie attendus pour rembourser un emprunt. En outre, l’acheteur peut également puiser dans les liquidités excédentaires de l’entreprise qu’il reprend pour financer l’acquisition et, enfin, il y a aussi son propre apport. La somme de ces trois éléments constitue la capacité de financement de l’acheteur. Il apparaît clairement que la capacité de financement d’une entreprise représente un élément important lors d’une acquisition. C’est ce qui explique pourquoi Dealmakers en tient toujours compte au moment de valoriser une entreprise. Le vendeur a tout intérêt à connaître au préalable la capacité de financement et le rapport à la valeur DCF et ANC. C’est ce qui permet d’aborder les négociations en position de force avec les acheteurs potentiels.

Attention : la capacité de financement ne suffit pas comme méthode de valorisation. Elle ne prend en compte que les flux de trésorerie disponibles pendant la durée d’un éventuel emprunt d’acquisition. Elle ne tient pas compte de la valeur des actifs de l’entreprise ni de sa rentabilité.

Quelle est la valeur comparative ?

Que la valorisation de l’entreprise soit basée sur la détermination de la valeur intrinsèque ou de la valeur de rendement, il convient d’examiner des transactions similaires et la manière dont elles ont été évaluées en utilisant, par exemple, la méthode du multiple de l’EBITDA. Autre exemple aisé à comprendre : imaginez que votre entreprise possède une valeur d’entreprise d’un million d’euros et que vous avez un EBITDA de 200 000, votre valeur d’entreprise est alors cinq fois votre EBITDA. Ce multiple de cinq sert de référence pour vérifier s’il est conforme aux transactions similaires effectuées avec des entreprises similaires dans un passé récent, car ces dernières exercent également une influence sur la valorisation de votre entreprise. Cette opération semble plus simple qu’elle ne l’est en réalité, car pour que la comparaison soit valable, il faut comparer des pommes avec des pommes et non avec des poires. Un multiple est un point de données qui comporte un ensemble complexe d’informations : la taille, la croissance attendue, la rentabilité, le segment de marché et la position sur le marché des entreprises du groupe de référence. Les multiples – aussi appelés valeur de comparaison – sont utilisés régulièrement en raison de leur simplicité. C’est précisément là que réside le danger. Il faut étayer et analyser ce multiple en profondeur pour obtenir un résultat pertinent. Et même avec cette analyse, vous devez encore comparer la valeur avec d’autres méthodes, comme la méthode DCF et la valeur substantielle. Ce n’est qu’alors que vous pourrez vous faire une bonne idée de la valeur réelle de votre entreprise.

Avantages et inconvénients

Chacune des méthodes de valorisation présente ses avantages et ses limites. Ainsi, la détermination de la valeur intrinsèque est relativement simple, mais le revers de la médaille est qu’il s’agit d’un instantané qui ne tient guère compte des perspectives d’avenir, des engagements hors bilan ou d’autres critères qualitatifs. La détermination de la valeur de rendement est nettement plus complexe, mais elle présente l’avantage de prendre en compte le rendement futur sur la base du flux de trésorerie actuel. L’inconvénient est que ces calculs sont basés sur des prévisions, il s’agit par conséquent d’éléments subjectifs. La valeur comparative ou le multiple de l’EBITDA est relativement simple, ces calculs sont aussi assez rapides à effectuer. Mais la comparabilité avec les entreprises du groupe de référence pose problème. De plus, il s’agit d’un instantané.

Conclusion

Il faut oublier le concept de valeur unique pour une entreprise. En outre, vendeur et acheteur ont des points de vue différents lorsqu’ils considèrent la valeur de la transaction. Un calcul est une étape utile et indispensable, mais il ne constitue qu’un des éléments dans une valorisation professionnelle qui doit reprendre tous les aspects numériques, stratégiques et émotionnels.